Procédures et trajectoires
Elaboration des procédures d’arrivée et de départ
La construction d’une procédure utilisable pour le vol aux instruments doit respecter des normes internationales très précises telles que :
- une longueur minimale,
- une hauteur minimale de virage,
- une inclinaison maximale en virage,
- une pente de montée ou de descente,
- une plage de vitesses.
Les procédures de départ normalisé aux instruments (SID : Standard Instrument Departures) et d’arrivée en région terminale (STAR : Standard Arrival) sont en Belgique publiées dans l'AIP.
Ces procédures font usage de points de passage obligatoires, destinés à canaliser les mouvements et à assurer la séparation des avions ainsi que leur intégration dans l’ensemble du trafic, avec des points d’entrée et de sortie dans les voies aériennes.
Pour limiter les nuisances sonores, des règles opérationnelles particulières, des restrictions d’utilisation (de certaines trajectoires) ou des obligations de suivi de trajectoires peuvent être imposées et contrôlées.
Ainsi la procédure de décollage peut intégrer des mesures de moindre bruit caractérisées par le choix de paramètres appropriés (trajectoires, taux de montée, taux de poussée, etc.).
Des procédures d’arrivée dites « en descente continue » permettent d’éviter les descentes segmentées et donc des vols en palier à basse altitude avant l’approche finale, ce qui est également de nature à réduire l’impact sonore de l’atterrissage pour les populations survolées.
Cependant de telles procédures ne sont pas toujours possibles, notamment lorsque l’aéroport se trouve en bordure de secteurs de contrôle voisins, ce qui est généralement le cas dans un espace aérien de dimensions réduites et de forte densité comme celui de la Belgique.
Altitude perçue
Les avions ont des tailles très diverses, leur encombrement allant du terrain de tennis pour les uns jusqu'à une surface supérieure à un terrain de football pour les autres. Il est donc difficile d'estimer leur hauteur de vol, et ce, même pour un œil averti.
Ainsi, vu du sol, deux appareils peuvent sembler voler à la même altitude, alors qu'ils sont en réalité séparés verticalement de plusieurs centaines de mètres.
Sens d'utilisation des pistes
En général, les avions décollent et atterrissent face au vent. En Europe occidentale, les vents dominants proviennent du sud-ouest, ce qui explique que toutes les pistes sont orientées à peu près dans la même direction. Lorsque le vent change de direction, les appareils peuvent utiliser la piste dans l’autre sens (sens inversé 06 au lieu de 24 à Charleroi et 04 au lieu de 22 à Liège, cf. statistiques annuelles dans nos rapports d’activité) ce qui implique une modification des zones impactées par le bruit. De plus, des phénomènes météorologiques dangereux pour la navigation aérienne ainsi que des impératifs de sécurité peuvent entrainer des modifications de trajectoire par rapport à la procédure publiée.
Des vidéos illustrant les décollages et atterrissages en sens normal ainsi qu'en sens inversé pour les aéroports de Charleroi et de Liège ont été réalisées en collaboration avec la SOWAER et sont disponibles sur leur site Internet au bas de la page consacrée à DIAPASON.
Trajectoires inhabituelles
La priorité du contrôle aérien est bien évidemment d’assurer la sécurité et la fluidité du trafic, tout en mettant en œuvre les procédures optimalisées en terme environnemental, afin de minimaliser la perception du bruit au sol, les émissions de gaz à effet de serre, …
Afin de respecter les séparations standards entre aéronefs, le contrôle aérien donnera parfois au pilote, des instructions qui peuvent diverger des procédures habituelles d’atterrissage ou de décollage, la sécurité restant la priorité absolue.
Pour des raisons de sécurité, le commandant de bord adoptera également une trajectoire inhabituelle, après instruction ou accord du contrôle aérien, afin d’éviter des conditions météorologiques dangereuses. Les cumulo-nimbus présents lors des orages sont des nuages pouvant être potentiellement très dangereux et susceptibles d’endommager les avions. Il faut donc absolument les éviter.
De même, pour des raisons d’économie de carburant, des raccourcis (directs) peuvent être autorisés lorsque la densité de trafic le permet.
Enfin, en cas de problèmes techniques, un avion devient prioritaire pour le contrôle aérien et pourra dés lors effectuer une procédure non-standard, toujours pour assurer la sécurité qui restera la priorité numéro 1.
Les trajectoires inhabituelles sont systématiquement identifiées et analysées par l'ACNAW. Celles-ci sont peu fréquentes autour des aéroports de Liège et Charleroi.